Quand une municipalité est en train d’acheter ou de vendre des terrains municipaux, la tenue de discussions en séance publique sur ces transactions foncières pourrait avoir des répercussions sur sa position ou sur sa stratégie de négociation. L’exception de l’acquisition ou la disposition d’un bien-fonds vise à protéger la position de négociation de la municipalité en lui permettant de tenir des discussions à huis clos sur l’acquisition ou la disposition projetée ou en cours d’un bien-fonds par la municipalité.
Pour que l’exception de l’acquisition ou la disposition d’un bien-fonds s’applique, la municipalité doit être le propriétaire actuel ou le futur propriétaire éventuel du terrain visé par la proposition de transaction foncière projetée ou en cours. Généralement, une municipalité doit être le vendeur ou l’acheteur du terrain pour que l’exception s’applique.[1]
L’exception ne s’applique ni aux discussions qui comportent des éventualités sur une transaction foncière, ni aux discussions sur une transaction foncière qui pourrait avoir lieu ou non à l’avenir.[2] Les discussions doivent porter sur une transaction foncière réelle, actuellement projetée ou en cours.[3] Par exemple, une discussion au sujet d’un rapport du personnel qui contient des renseignements généraux sur des biens-fonds que la municipalité pourrait avoir intérêt à acquérir à l’avenir, mais pour lesquels elle n'a pris aucune mesure en vue de les acheter, ne cadre pas avec cette exception. Par contre, un rapport du personnel sur des transactions foncières projetées ou en cours dans lesquelles la municipalité est partie prenante, relèvera probablement de cette exception.[4]
L’exception s’applique aussi généralement aux discussions tenues par une municipalité quand elle acquiert ou dispose d’autres types d’intérêts fonciers, comme des servitudes,[5] des baux[6] et des accords de lotissements.[7]
Si l’autre partie prenante des transactions foncières ou ses représentants sont présents lors d’une discussion à huis clos sur la vente ou l’achat éventuel, l’exception ne s’applique généralement pas car la position ou la stratégie de négociation de la municipalité n’est plus confidentielle.[8]
Si une municipalité divulgue publiquement une transaction foncière en cours ou en discute en séance ouverte au public, elle peut encore tenir, selon les circonstances, des discussions ultérieures sur cette transaction foncière en séance à huis clos, en vertu de l’exception de l’acquisition ou la disposition d’un bien-fonds.[9]
[1] Ville de Port Colborne, 19 novembre 2015
[2] Ville de Fort Erie, 13 avril 2015
[3] Village de Burk’s Falls et Canton d’Armour, 28 octobre 2015
[4] Ville de London, 24 avril 2014
[5] Canton de Russell, 8 août 2014
[6] Ville de Port Colborne, 19 novembre 2015
[7] Canton d’Enniskillen, 3 avril 2009
[8] Ville d’Orangeville, 24 janvier 2014
[9] Ville d’Ajax, 28 mars 2014