Paul Dubé explique sa vision de la nouvelle unité des services en français du Bureau de l'ombudsman (Radio-Canada)

mai 1, 2019

1 mai 2019

À partir de ce mercredi, c'est l'unité des services en français du Bureau de l'ombudsman de l'Ontario qui hérite des tâches et des employés du Commissariat aux services en français. Alors qu'il reçoit un tout autre mandat, Paul Dubé s'est entretenu avec Radio-Canada pour partager sa vision en tant que nouveau garant des droits des Franco-Ontariens.

Radio-Canada
le 1er mai 2019

À partir de ce mercredi, c'est l'unité des services en français du Bureau de l'ombudsman de l'Ontario qui hérite des tâches et des employés du Commissariat aux services en français. Alors qu'il reçoit un tout autre mandat, Paul Dubé s'est entretenu avec Radio-Canada pour partager sa vision en tant que nouveau garant des droits des Franco-Ontariens.

En plus de la nouvelle unité des services en français, M. Dubé a récupéré le mandat d’enquête de l’Intervenant en faveur des enfants.

Après cinq mois de préparation et peu de sorties publiques, il a tenu à sortir de son silence, en insistant notamment sur sa volonté de poursuivre le travail proactif du commissaire, un aspect qui a soulevé de nombreuses inquiétudes dans la communauté au cours des derniers mois.

S’il affiche une volonté de poursuivre dans cette voie, il reconnaît cependant, que rien dans la loi n’oblige à conserver ou développer cette approche, instaurée par François Boileau. « Ce sens de proactivité n’est pas dans la loi, ça n’était pas dans la loi lorsque M. Boileau exerçait ses fonctions », a-t-il commenté, avant d’ajouter : « même si c’est pas prévu dans la loi, nous allons la conserver et j’espère bien une fois que les habitudes seront établies, que ce sera très difficile de défaire par un futur ombudsman ».

Il dit comprendre les critiques contenues dans le dernier rapport du commissaire Boileau, mais ne pas partager ces opinions et regrette qu’on mette en doute la capacité de son bureau à s’acquitter de ses nouvelles tâches. Il n’écarte cependant pas la possibilité de faire appel aux conseils de M. Boileau.

« La preuve, ce sera dans le travail que nous allons effectuer et les résultats que l’on va donner. »
Paul Dubé, ombudsman de l’Ontario


L’ombudsman a également tenu à rappeler qu’il s’agit d’un « changement que nous n’avons pas sollicité, mais il faut respecter l’intention du législateur ». Quand Radio-Canada lui demande si cette décision du gouvernement est bonne, il préfère ne pas commenter, mais précise tout de même que « ce n’était pas quelque chose qu’on surveillait, qu’on planifiait ou qu’on désirait ».

Il voit cependant désormais, dans cette fusion des trois organismes, « une possibilité de renforcer ces trois organismes en les mettant ensemble », a-t-il ajouté.

 

La transition, c’est du sport!

Questionné sur les défis de la transition, M. Dubé n'a pas caché que la tâche était de taille. « C'est du sport !» , a-t-il lâché durant notre entrevue, avant d'évoquer un peu le processus.

« Le 1er mai, on a mis en place l’essentiel : site web, numéro de téléphone, organigramme, etc. Mais il reste beaucoup à faire. Il y a certaines choses qu’on ne pouvait pas faire avant le 1er mai », a-t-il expliqué. Et en effet, au matin du mercredi, le site le l’ombudsman en français renvoyait, pour déposer une plainte, vers le site du CSF... en anglais.

« On voulait assurer qu’il y a une transition sans interruption pour le public. Essentiellement... Ce sont les mêmes gens, dans les mêmes locaux, avec les mêmes fonctions, qui vont discuter de la même façon. »
Paul Dubé, ombudsman de l’Ontario


Parmi ses autres premières tâches, M. Dubé devra être l’hôte de la conférence annuelle de l’Association internationale des commissaires linguistiques qui se tiendra à Toronto les 26 et 27 juin prochains. Le compte officiel du CSF s’est d’ailleurs transformé en simple outil de promotion de l’événement.

 

L’argument économique

« En fusionnant les trois fonctions, l’année prochaine il devrait y avoir une épargne d’environ 6 millions », avance l'ombudsman. Le budget alloué au CSF était d’un peu plus de 2 millions de dollars. Interrogé sur le montant spécifique qui sera dépensé pour l’unité des services en français, M. Dubé n’apporte pas de réponse, expliquant que la gestion de son budget est globale.

Cependant, il justifie l'argument économique et donc l'argent épargné, grâce à des économies d'échelle.

« Nous avons réalisé beaucoup d’épargne dans l’autre organisme, l’ancien bureau de l’Intervenant en faveur des enfants, il y a eu 50 licenciements, mais l’autre affaire, c'est que le CSF engageait beaucoup de fournisseurs externes et obtenait ses supports administratifs de l’Assemblée législative. Nous avons la capacité de faire tout ça à l'interne maintenant », a-t-il dit.